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CONNAISSANCE
Enquête régionale : plus de données Alyte accoucheur en 2022 que n'importe quelle autre année sur Faune Bretagne ! |
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Avec 30% des données de la base collectées en 2021 et 2022, l’enquête Alyte accoucheur a permis, non seulement de découvrir des sites jusqu’alors non répertoriés, mais aussi de confirmer sa présence sur des secteurs où il n’y avait pas eu de prospection depuis longtemps.
Sur les 426 données de Faune Bretagne, 128 observations ont eu lieu en 2021 et 2022. La première donnée disponible date de 1972. Avant 2014, les données restent rares. Depuis 2014, et l’ouverture du portail Faune Bretagne, le nombre d'observations augmente régulièrement tous les ans.
Aujourd’hui, l’Alyte accoucheur est ou a été connu dans 250 sites en Bretagne, dont 86 pour les deux dernières années. Merci aux 68 observateurs qui ont permis d’améliorer la connaissance de la répartition de cette espèce discrète.
En dépit de larges zones qui semblent peu ou pas prospectées, la carte se remplit peu à peu. Globalement les zones sans observation restent les mêmes depuis l’enquête précédente. Pourtant, les nouvelles données montrent que les populations paraissent moins isolées les unes des autres que ce que l’on pensait. C’est plutôt une bonne nouvelle pour cette espèce sensible à la fragmentation de ses habitats.
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Répartition des observations d'Alyte accoucheur en Bretagne - Faune Bretagne 2012 - 2022
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CHEZ NOS VOISINS
Nouvelle liste rouge des Amphibiens de Normandie |
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L’évaluation réalisée en 2022 a permis de révéler que sur les 17 espèces analysées, 10 sont considérées comme menacées dans la région, en danger critique (CR), en danger (EN) ou vulnérables (VU). Ainsi, la part des espèces menacées s’élève à 55,5 % contre 47 % il y a moins de 10 ans !
Cette dégradation s’explique par l’amplification des facteurs négatifs : la dégradation du bocage, l’occurrence des sécheresses … mais ces impacts ont été rendus plus visibles grâce aussi à l’amélioration de connaissance, due au programme POPAmphibien coordonné au niveau national par la Société Herpétologique de France et largement mis en place sur le territoire normand.
En effet, depuis 2007, l’ Union Régionale des CPIE de Normandie coordonne ce programme dans la région. Ce suivi scientifique régulier de 945 sites de reproduction (2 744 populations de référence) permet de mesurer l’évolution des différentes espèces. Le constat est sans appel : près d’un quart des populations a disparu en 15 ans. Cette tendance globale traduit la régression de plus de 78 % des espèces. Sur les 14 taxons indigènes suivis, une seule espèce est en expansion de manière significative : la Grenouille agile. Dans le même temps, huit espèces régressent significativement (régression > 20 %).
Des espèces communes hier sont, aujourd’hui, considérées comme vulnérables au regard de l’ampleur du déclin de leurs populations. La Salamandre tachetée, la Grenouille rousse, le Triton alpestre… rejoignent les niveaux de menaces réservées il y a peu à des espèces plus rares, le Pélodyte ponctué ou le Crapaud calamite.
Pour en savoir plus consultez la liste rouge des amphibiens de Normandie
Mickaël Barrioz - CPIE Du Cotentin
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SUIVIS
Le POPReptile en Bretagne |
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Vipère péliade sous plaque à Plougastel-Daoulas (29) - juillet 2022
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Depuis 2021, sous la houlette de l’Observatoire, des suivis POPReptile ont été installés un peu partout en Bretagne. Les gestionnaires d’espaces naturels et les bénévoles se sont lancés dans le suivi au long terme des populations de serpents et de lézards afin d’avoir une visibilité sur l’évolution des populations bretonnes, permettant ainsi, à terme, de pouvoir contribuer à l’évaluation des tendances des espèces à différentes échelles.
240 plaques sont réparties dans les Côtes-d’Armor, 216 dans le Finistère, 204 en Ille-et-Vilaine et 178 dans le Morbihan, soit 838 plaques installées sur 69 sites du Léon à la vallée de la Vilaine.
Ces suivis ont permis d’insuffler une nouvelle dynamique autour des reptiles, un peu essoufflée depuis la rédaction de l’Atlas paru en 2014. En plus d’intégrer le jeu de données national, toutes les observations issues de ces suivis ont aussi permis de découvrir la Coronelle lisse sur plusieurs sites où elle n’avait jamais été mentionnée et de redécouvrir des espèces qui n’avaient pas été vues depuis parfois des années.
Si vous êtes intéressés pour participer à ces suivis contactez le référent de votre département !
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Orvet fragile sous plaque à Plouvien (29) - mars 2021
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DES NOUVELLES DES HERPETOS
Bilan de l'enquête sur la production de données herpétologiques chez les gestionnaires bretons |
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Observations de terrain à Rennes (35) - avril 2021
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En 2021 et 2022, l’OhB a réalisé une enquête régionale sur les données amphibiens et reptiles en Bretagne. L'objectif était d’identifier les organismes susceptibles de produire des données, de mieux connaître leurs outils de bancarisation et leurs souhaits de mettre ou non ces données au pot commun, via la plateforme régionale Biodiv'Bretagne.
Sur les 81 structures sollicitées, 33 ont répondu. 83% d’entre elles sont des gestionnaires d’espaces naturels et l’essentiel de ces structures a identifié un ou plusieurs enjeux herpétologiques sur leur territoire.
Seul un tiers des participants dit bancariser ses données en totalité, les rendant accessibles à plus large échelle. Sur l’ensemble des réponses, les outils utilisés sont multiples (Serena, Faune Bretagne, bases de données internes, carnets de terrain et/ou rapports d’activité…), ce qui complique l'uniformisation de toutes ces informations qui permettrait pourtant de mieux connaître la répartition et l’évolution des populations à l’échelle de la Bretagne. Cependant, une majorité des structures interrogées transmettent déjà leurs données aux associations de protection de la nature; et les structures qui ne le font pas seraient enclines à le faire si elles étaient accompagnées. Ce point montre la confiance que portent les gestionnaires aux associations de protection de la nature et permet d’envisager une meilleure mutualisation des données à l’avenir pour aboutir à une meilleure connaissance de ces espèces trop méconnues.
Delphine Even - Viv'Armor Nautre |
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Aujourd’hui, en comparaison à d’autres régions, la Bretagne est à la traîne en termes de nombre de suivis protocolés nationaux POPAmphibien installés sur le territoire. Pour pallier ce manque, le 29 novembre 2022 à Loudéac (22) a eu lieu la première formation régionale destinée à préparer les gestionnaires d’espaces naturels à la mise en place d’un protocole POPAmphibien sur leurs sites. Cette demi-journée théorique avait pour but de présenter le protocole de suivi et les besoins qui en découlent. 25 gestionnaires ont participé à cette formation. En janvier, une nouvelle session sera proposée et une journée sur le terrain supplémentaire sera proposée à l’ensemble des participants pour répondre à toutes les questions et pour inciter les gestionnaires professionnels à s’approprier cette démarche et à la mettre en œuvre sur les sites dont ils ont la gestion.
En parallèle de cette formation spéciale gestionnaires, deux autres temps de formation à destination des bénévoles seront organisés en 2023. Toute personne intéressée par l’installation d’un POPAmphibien est fortement invitée à participer à l’une ou l’autre de ces sessions :
- samedi 21 janvier à Tremaouezan (29), contact : stephane.wiza@bretagne-vivante.org
- samedi 18 février à Redon (35), contact : gabriel.mazo@bretagne-vivante.org
L’objectif principal du POPAmphibien est de suivre les populations d’amphibiens dans tous les types de paysages pour, à terme pouvoir comparer les données et dégager les tendances, espèce par espèce, à l’échelle nationale.
Si vous êtes intéressés par la démarche, n’hésitez pas à vous renseigner et à vous inscrire auprès du coordinateur OhB le plus proche.
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Présentation du protocole POPAmphibien aux gestionnaires bretons à Loudéac (22) - novembre 2022
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INSOLITE
Le mélanisme chez les reptiles bretons |
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Cette année à Malguénac (56), au Cloître-Saint-Thégonnec (29) et à Saint-Évarzec (29) plusieurs couleuvres helvétiques mélaniques se sont laissées observées. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit un individu tout noir ! C’est fort utile de bien se chauffer lors de la digestion qui est d’autant plus rapide pour nos amis ectothermes. Qui dit digestion plus rapide dit plus de repas par an et donc une croissance plus forte. A contrario, le mélanisme augmente la probabilité d’être détecté par rapport aux congénères aux livrées plus cryptiques. Gardez l'œil ouvert, une belle observation comme celle-ci est rare mais pas impossible !
Pour en savoir plus sur le mélanisme chez la Couleuvre helvétique :
Mais le mélanisme chez les reptiles ne concerne pas que la Couleuvre helvétique. Cette année, un second lézard à deux raies mélanique a été observé en Loire-Atlantique alors pourquoi pas d’autres observations dans le Morbihan, les Côtes-d’Armor ou le Finistère ?
Pour saisir vos observations herpétologiques d’individus mélaniques … ou pas, ayez le bon réflexe :
https://www.faune-bretagne.org/. |
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Couleuvre helvétique mélanique à Glomel (22) - mai 2019
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